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J'Y VAIS !Par Boris Luneau
Cet article a vocation à présenter certains points méconnus ou qui font l’objet de questions récurrentes de kinés, médecins, infirmières… par le biais de conseils et points de vigilance, pour assurer une meilleure gestion de votre cabinet libéral, optimiser votre situation fiscale et sociale ainsi que pour réduire vos risques.
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J'Y VAIS !Tout professionnel de santé libéral ayant opté pour le statut d’entrepreneur individuel, que ce soit avant ou après la réforme, et exerçant donc en son nom propre une activité professionnelle indépendante, est désormais titulaire, de plein droit, soit sans qu’il soit nécessaire d’accomplir un quelconque acte de volonté ou toute autre formalité (notamment ni déclaration préalable d’affectation, ni état descriptif, ni apport soumis à l’intervention d’un commissariat aux apports), de deux patrimoines distincts :
Vous l’aurez compris en lisant ces quelques lignes, la notion du caractère d' »utilité » professionnelle est donc primordiale afin de déterminer le caractère professionnel ou personnel d’un élément de son patrimoine !
D’autant plus, qu’il n’est pas nécessaire que l’élément en question soit inscrit au registre des immobilisations de l’entreprise pour le qualifier de professionnel (les entreprises au régime micro-entrepreneur ou micro-BNC sont d’ailleurs concernées !)
Afin de clarifier la situation, le décret n° 2022-725 du 28 avril 2022, via l’article R. 526-26 du Code de commerce, est venu préciser cette notion d’utilité en dressant une liste des biens, droits et obligations réputés utiles à l’exercice de l’activité professionnelle de l’entrepreneur individuel.
Les voici :
Le fonds de commerce, le fonds artisanal, le fonds agricole, tous les biens corporels ou incorporels qui les constituent et les droits y afférents et le droit de présentation de la clientèle d’un professionnel libéral (ce qu’on qualifie souvent « d’achat de patientèle » ou de « parts »), font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Les biens meubles comme la marchandise, le matériel et l’outillage, le matériel agricole, ainsi que les moyens de mobilité pour les activités itinérantes telles que la vente et les prestations à domicile, les activités de transport ou de livraison, font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Les biens immeubles servant à l’activité, y compris la partie de la résidence principale de l’entrepreneur individuel utilisée pour un usage professionnel, ainsi que les actions ou parts d’une société détenus par l’entrepreneur individuel et ayant pour activité principale la mise à disposition d’immeubles au profit de l’entrepreneur individuel, font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Attention ! Si votre adresse professionnelle est votre domicile, notamment dans votre déclaration initiale ou modificative de CFE – cotisation foncière des entreprises, ou sur vos documents professionnels à destination des tiers, ou bien si déduction d’une partie de votre loyer, chauffage et électricité de votre domicile en cas d’utilisation d’une partie de votre habitation pour votre activité comme c’est parfois le cas pour votre activité administrative (facturation, comptabilité, courriers…), cela pourrait être un élément permettant à un tiers de justifier une saisie de votre domicile! C’est d’autant plus vraisemblable si le prix du m² est élevé sur votre territoire, car il pourrait inciter votre créancier (souvent les banques) à initier une saisie/indivision.
Sachez également que la résidence principale de l’entrepreneur individuel est insaisissable de plein droit (sans nécessité de déposer une déclaration d’insaisissabilité) depuis La loi n°2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, tandis que l’insaisissabilité des autres biens immobiliers (ses droits sur tout bien foncier, bâti ou non bâti) détenus par l’entrepreneur et non affectés à son activité professionnelle est subordonnée à l’accomplissement d’un acte de déclaration. Cependant, l’article L. 526-1 du Code de commerce indique que lorsque la résidence principale est utilisée en partie pour un usage professionnel, la partie non utilisée pour un usage professionnel est de droit insaisissable, sans qu’un état descriptif de division soit nécessaire, tandis que lorsque le bien foncier, qui n’est pas la résidence professionnelle, n’est pas utilisé en totalité pour un usage professionnel, la partie non affectée à un usage professionnel ne peut faire l’objet de la déclaration qu’à la condition d’être désignée dans un état descriptif de division ! L’insaisissabilité n’est cependant jamais opposable à l’administration fiscale en cas de manœuvres frauduleuses ou d’inobservation grave et répétée de ses obligations fiscales. Enfin, autre chose à savoir, les effets de l’insaisissabilité subsistent :
Les biens incorporels comme les données relatives aux clients, les brevets d’invention, les licences, les marques, les dessins et modèles, et plus généralement les droits de propriété intellectuelle, le nom commercial et l’enseigne, font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Les fonds de caisse, toute somme en numéraire conservée sur le lieu d’exercice de l’activité professionnelle, ainsi que les sommes inscrites aux comptes bancaires dédiés à cette activité, font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Conseils importants :
L’ensemble des éléments enregistrés au titre des documents comptables (sous réserve qu’ils soient réguliers et sincères et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise), lorsque l’entrepreneur individuel est tenu à des obligations comptables légales ou réglementaires (ce qui est le cas pour les professionnels de santé au régime réel), font automatiquement partie du patrimoine professionnel.
Il s’agit notamment :
En gardant néanmoins en tête, qu’il est prévu par ce même article R. 526-26 du Code de commerce, que les documents comptables (toujours sous réserve qu’ils soient réguliers et sincères et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise) sont présumés identifier la rémunération tirée de l’activité professionnelle indépendante, qui est comprise dans le patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel. Autrement dit, il peut être judicieux de prélever le maximum possible de trésorerie au titre de « prélèvement personnel », quitte à placer cet argent sur un compte d’épargne particulier (notamment en vue de faire face aux régularisations de cotisations sociales et à l’impôt sur les revenus exigibles en N+1 ou après une fin d’activité) !
L’article L. 526-22 du Code de commerce prévoit que la charge de la preuve incombe à l’entrepreneur individuel pour toute contestation de mesures d’exécution forcée ou de mesures conservatoires concernant l’inclusion ou non de certains éléments dans le périmètre du droit de gage général du créancier, et indique également que la responsabilité du créancier peut être recherchée pour abus de saisie lorsqu’il a procédé à une mesure d’exécution forcée ou à une mesure conservatoire sur un élément d’actif ne faisant manifestement pas partie de son gage général (patrimoine professionnel notamment.
Le sujet vous passionne (ou si vous cherchez une solution pour trouver le sommeil), voici les différentes textes juridiques fondateurs :
Dans la continuité, voici un florilège d’articles émis par les experts juridiques des Editions Francis Lefebvre (un éditeur de référence dans le domaine de l’expertise comptable et du droit) analysant et commentant ces nouvelles dispositions juridiques : https://www.efl.fr/actualite/affaires/entreprise-individuelle
Nous vous rappelons que les conseils prodigués par votre expert-comptable s’appliquent aux professionnels libéraux de santé conventionnés exerçant en entreprise individuelle, soumis au régime fiscal de la déclaration contrôlée 2035 ou micro-BNC, et au régime social des travailleurs non-salariés (TNS), exerçants en métropole, hors zone territoriale bénéficiant de dispositifs fiscaux et sociaux incitatifs spécifiques. Il s’agit du cas très largement majoritaire dans vos professions.
Il est recommandé de se faire accompagner par votre expert-comptable pour s’assurer que les conseils ci-après s’appliquent bien à votre situation spécifique et éviter d’éventuelles erreurs d’interprétation. Pour en savoir plus sur Boris Luneau, votre expert-comptable OctoMed, ça se passe ici : Page présentation Boris Luneau – Expert-comptable
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